mardi 6 novembre 2012

Des Faucheurs volontaires protestent contre les tournesols OGM près de Lyon


LYON - Une centaine de Faucheurs volontaires ont protesté dimanche à Marcy-l'Etoile, à l'ouest de Lyon, contre les tournesols mutés, véritables OGM qui ne disent pas leur nom, à l'occasion des Rendez-vous avec l'agriculture du Rhône, a-t-on appris auprès de la préfecture et des manifestants.
L'agriculture est remise en cause par les OGM par le biais des tournesols mutés, a expliqué à l'AFP Jean-Luc, un Faucheur volontaire, lui-même producteur bio.
 
Selon lui, 30 à 50% des surfaces de tournesol dans la région sont des variétés de tournesol mutées, issues de technologies brevetées. Ces tournesols mutés sont définis comme OGM par la directive européenne qui réglemente la dissémination des OGM, mais sont exclus de son champ d'application. Or ils sont issus de manipulations génétiques.
 
Les Faucheurs volontaires réclament que les pouvoirs publics agissent pour mettre fin à l'exemption qui touche les produits issus de mutagenèse.
Les Faucheurs volontaires dénoncent aussi, dans un communiqué, le fait qu'aucune traçabilité ni étiquetage n'est exigé pour les produits de consommation humaine et animale.
Aussi les consommateurs et les éleveurs risquent-ils de retrouver ces produits dans leur huile et les aliments pour les animaux, sans le savoir, a dénoncé Jean-Luc.
Selon lui, une centaine de Faucheurs volontaires ont procédé dimanche matin à des fauchages de tournesol muté sur 8 parcelles dans l'Isère, et sur une parcelle dans la Drôme.
Ces fauchages partiels n'ont été confirmés par la préfecture de l'Isère qu'en deux endroits, où des parcelles ont été dégradées: à Meyrieu-les-Etangs et à Saint-Clair-du-Rhône.
Cette action repose sur une mystification, a déploré le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Isère, Jean-Robin Brosse.
La mutagenèse est pratiquée depuis 70 ans et n'a rien à voir avec les OGM comme on tente de le faire croire, a ajouté M. Brosse, interrogé par l'AFP.
Selon le représentant du syndicat agricole, cette technique permet de créer artificiellement un processus connu dans la nature, afin de chercher des aptitudes meilleures (résistance à un herbicide, rendement supérieur...).
Dans le cas du tournesol, ce procédé permet de développer des plants qui tolèrent les désherbants utilisés contre l'ambroisie, un véritable fléau pour les agriculteurs, selon le président de la FDSEA.
Mais pour les Faucheurs, les variétés de tournesol muté constituent des impasses techniques: toujours plus de pesticides, et risques de résistance de l'ambroisie.
Les producteurs doivent les refuser et ne pas se laisser embarquer dans cette spirale qui les rendent encore plus dépendants des firmes semencières agrochimiques, concluent les Faucheurs.

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